21 Dec: Nha Trang - Hue - Hoi An

Hoi An. Charmante petite ville ou je viens d’arriver par le bus local. Et où franchement, j’ai failli ne jamais arriver à voir comment le chauffeur prenait ses virages dans les montagnes surplombant la mer.

Hier, j’étais encore à Nha Trang. Ou il pleuvait averse. En attendant mon train de nuit pour Hue, j’ai pas mal flané en ville, marché le long de la plage, et visité le musée Yersin. Pour la petite histoire (decidement, votre niveau culturel va faire un bond avec moi ! Vous allez en gagner des fromages au Trivial.), Alexandre Yersin (1863-1943), bactériologiste franco-suisse, etait un disciple de Louis Pasteur (le médecin précurseur de la micobiotique et surtout inventeur du vaccin contre la rage) et il a decidé de poursuivre son rêve et de travailler à l’étranger. Il est arrivé à Nha Trang et adorant la ville, il y a installé un laboratoire de recherche et un centre de vaccination. Les vietnamiens l’adorent, car il a fait beaucoup pour leur pays, il y a notamment introduit l’arbre à caoutchouc. Donc, le musée à Nha Trang lui est dédié, avec pas mal de ses outils de travail et beaucoup de lettres à sa mere, ce qui a permis de retracer toute sa vie. Un musée vraiment intéressant.

Apres cette journee de vagabondage à Nha Trang, direction la gare vers 19h00 pour mon train vers Hue. Environ 12 heures de train m’attendent, un plaisir quand on ne sait pas dormir avec le moindre bruit. Surtout que ce sont des trains couchettes à compartiments de 4 personnes, et on ne sait jamais sur qui ont va tomber. Heureusement, je tombe sur un vietnamien qui a l’air sympathique comme tout mais qui ne parle pas un mot d’anglais. Qu’importe, ayant acheté la méthode d’apprentisage du vietnamien par Lonely Planet, j’attaque la premiere lecon dans le train. On y decrit les différents sons de la langue. Il faut savoir que le vietnamien comprend exactement 17 voyelles, et 21 consonnes. Et je ne compte pas les sons supplémentaires quand vous y ajoutez les milles sortes d’accents que la langue écrite comporte. Un vrai casse-tête. Et on se plaint encore du francais ! Ma prononciation laissant à désirer, et crevée par mes longues marches sous la pluie et le vent (c’était mer du Nord version Vietnam), j’abandonne la lecon pour cette fois. Ca fait une bonne semaine que je suis dans le pays et j’arrive à peine à dire bonjour et merci.

Le voyage en train s’est tres bien passé et ici, on nous offre de superbes paysages avec la mer de Chine. A 8h00, on était a Hue. Sous la pluie. A peine débarquée, j’ai 50 chauffeurs de taxi autour de moi. Et on ne me lache pas. Y a de quoi en perdre patiente. Et vous savez comme je peux etre impressionnante quand je me fache ! Je prends la technique apprise de touristes américains : « No, thank you, but if I need you, I will come back. » + un grand sourire. Finalement, on me lache et je me précipite dans un bui-bui pour un café bien corsé. Là, on m’indique le prochain bus pour Hoi An, vers 13h40. J’ai le temps d’aller deposer les médicaments a l’orphelinat. J’en parle avec le gars du bui-bui (il faut savoir que quand je dis LE gars du bui-bui, il y en a 360 derriere lui qui veulent savoir ce que je fous la). Et je lui raconte que je vais voir l’rophelinat Saint-Paul pour apporter des médicaments et que je pars directement pour Hoi An. Je lui raconte surtout pour que 1) il n’y ait pas un petit malin qui a decidé de se barrer avec mes sacs, et 2) pour que personne n’essaie de me pomper les oreilles avec des offres d’hotel fantastique et pas cher a Hue. Ca marche, personne ne vient me cirer les pompes, au contraire, c’est plutot l’inverse et leur attitude change au nom de Sœur Chantal. On m’appelle tout de suite un taxi et le gars m’offre une carte touristique de Hue.

A 9h00, je suis en face de l’orphelinat. Il a arrêté de pleuvoir mais le ciel est toujours couvert. J’entre avec tous mes sacs sur le dos et un sœur me voyant me demande si je veux voir Sœur Chantal. Elle m’attire dans une petite pièce et j’attends là. Une Sœur d’environ une soixantaine d’annees vient à moi et je me presente. Elle reconnaît mon nom et dans un francais parfait me souhaite la bienvenue en me prenant dans ses bras. Accueil vraiment chaleureux auquel je ne m’attendais pas du tout. Je lui explique mon périple, et surtout mon envie de leur transmettre tout ce que plein de gens ont recolte pour le dispensaire, ca sauvegardera un peu ce qui reste de mes épaules ! Elle n’en croit pas ses yeux et c’est vraiment super de voir son étonnement sur sa figure. Je crois que toute la peine et les tracas de porter ces tonnes de medocs ont vite disparu de ma tete à ce moment là. Ca vallait vraiment la peine et je me suis sentie tout simplement utile.

Apres ce premier contact, Sœur Chantal m’embarque tout de suite dans la visite de l’orphelinat, de l’école gardienne, du centre pour handicapés. Les enfants sont trop mignons. Chaque fois que l’on arrive dans une classe, c’est le grand étonnement général, surtout avec les plus petits (environ 1 an). Et ils se méfient d’abord, puis petit à petit, on s’approche et on essaie de me toucher comme un jeu avec plein de cris. Il y a 10 classes dans l’école, ca fait environ 400 éleves, de 1 à 5 ans. Dans chaque classe ou l’on passe (et on les a toutes faites), on a droit à une chanson. Plus on arrive chez les grands de 5 ans, plus c’est la folie. Je n’arrive pas a serrer toutes les petites mains qu’ils me tendent. C’est vraiment incroyable. Après la visite des classes, on passe dans une salle de spectacle, ou quelques petites filles répetent pour le spectacle de Noel des danses traditionnelles. On a le droit en exclusivité a quelques danses. Et bien, j’étais assez ahurie par la discipline et la précision avec lesquelles ses enfants bougent en dansant. Un premier groupe de 6 petites filles nous montre une premiere danse. Puis, on profite d’une deuxieme danse faite par des petites filles plus jeunes. Ici, c’est un peu le fouilli. Une petite fille du groupe, se faisant un peu débordée par une autre qui essaie de lui passer devant, prend par le T-shirt de celle qui triche et d’un coup, l’air de rien, la remet a sa place derriere elle. A mourir de rire.

Apres ce spectacle, on continue notre visite et on quitte l’orphelinat pour aller voir l’etat de construction du nouveau batiment, a 5 minutes a pied de la. Les travaux avencent lentement. Demain, il est prevu de faire couler une dalle de beton et pour cela, il faut 50 ouvriers qui feront tout a la main. Sœur Chantal m’explique le projet qui est ne dans sa tete il y a plus de deux ans, et que Christian a supporté et supporte encore à partir de la Belgique en le rendant réalisable, en établissant les plans, en soutenant tout le projet et en faisant meme plus pour toute la communauté, comme l’installation de 800 robinets d’eau potable dans 800 familles du coin. Ce nouveau batiment est construit sur un ancien cimetière, que Sœur Chantal a exhumé elle-meme pour le rendre construisable. C’est très grand, très ambitieux mais tout semble possible avec elle.

Le soleil fait soudain son apparition et il fait très vite chaud. Apres cette visite, nous revenons a l’orphelinat pour un dejeuner. En fait, un veritable festin et c’est la première fois que je mange si bien au Vietnam. A table, on parle de tout, on regarde les photos des projets des robinets, on discute des projets, des problèmes de l’orphelinat. Et puis, l’heure tourne et mon bus va partir. J’arrange mon retour pour le 24 decembre, comme ca je feterai Noel avec l’orphelinat. Une des jeunes filles parlant un peu l’anglais me reconduit dans le centre ville vers 13h00 pour prendre le bus. A mobilette, meme avec mon sac à dos presque vide, c’est une expedition et je dois bien m’accrocher a la mobilette pour ne pas perdre l’equilibre. Kim s’assure d’ailleurs de ma presence en me parlant !

A 14h00, le bus demarre de Hue, direction Hoi An. D’autres touristes sont avec moi. A notre arret à Danang, on se fait de nouveau prendre par un soi-disant guide touristique qui essaie de nous vendre des nuits d’hotel. A 18h00, arrivee à Hoi An, il fait dejà nuit. Je prends mon guide Lonely Planet et je choisis un hotel un peu au hasard, pour 10 dollars la nuit dans le centre de la vieille ville.

Hoi An est repute pour ses magasins de couture sur mesure. Il y en a partout. Environ 70 magasins pour cette petite ville. Ils sont les uns à cote des autres. Et la competition est feroce entre eux. Je remarque un magasin avec un tailleur qui ne plait, et j’en commande trois, plus quelques pantalons. La dame me prend sous toutes les coutures : elle me mesure de partout. Les premiers essais sont prevus pour le lendemain 15h00. Le reste de la soiree, je marche dans Hoi An, visitant cette petite ville qui me plait dejà.

Demain, plage, visite et repos sont au programme. Le soleil est